vendredi 29 janvier 2016

Nouvelle-Zélande



Cela fera bientôt 3 ans que j'ai créé ce blog retraçant ma balade "Cap-nordienne" et force est de reconnaître qu'il semble encore activement consulté au vu des nombreux messages de sympathie que je reçois en commentaires. Cela me fait vraiment très plaisir et à chaque fois que j'ai connaissance d'un nouveau départ vers ce bout du monde, auquel j'ai peut-être modestement contribué en donnant l'envie ou un regain de motivation , je me répète que le but a été atteint au-delà de mes espérances initiales.

Alors, si vous souhaitez partir un peu plus loin, je vous invite à prendre quelques heures lors d'une journée pluvieuse pour me suivre lors de mes 5 mois en Nouvelle-Zélande ( Octobre 2015 - Mars 2016) sur Latitudeskiwis.blogspot.com

Je répondrai toujours volontiers à toute question, laissez - moi juste un mail à la fin de votre message.

A bientôt là-bas.

Ju


samedi 4 avril 2015

Esc'Alpade Balkanique

Un peu plus d'un an après, l'envie d'évasion était toujours intacte. C'est ainsi en compagnie de Mathilde une amie, que nous avons à l'automne 2014 flânés entre les Alpes et Athènes en passant par les Balkans.

Bivouac cotonneux - Grèce

Ca y est, c'est fini... Bien arrivés près d'Annecy mercredi puis quelques kilomètres supplémentaires pour Mathilde qui est arrivée à Rennes le lendemain après 7 heures de train. Nous sommes enfin de retour chez nous! Quel changement nous direz-vous! Oui, c'est assez déroutant de ne pas se réveiller le matin avec cette douce lumière qui filtre au travers de la tente. De ne pas avoir à démonter et remonter la tente, de faire et défaire ses bagages plusieurs fois par jour. De ne pas avoir à se demander où on dort ce soir? Où allons nous manger ce midi? Quel chemin prenons-nous pour rejoindre Athènes? Et encore plein d'autres....

Ainsi après:
37 jours à travers l'Europe
2850km parcourus
150 heures passées à pédaler
11 pays traversés
4 jours de pluie
4 grands cols franchis
1 malheureuse chute dans un virage
60kg de pain consommés
30kg de yaourt engloutis
Des centaines de litres d'eau bus
De merveilleuses et surprenantes rencontres
Des cris, des fou rires, des éclats de joie, des moments de doute et de peur....
Et bien on ne pense qu'à une chose... A quand le prochain voyage????!!!!!

Merci à toutes les personnes rencontrées sur la route. Merci pour l'expérience et les moments partagés. Merci à nos proches, amis et familles en France et à l'étranger pour leur soutien et leurs petits mots!!!!

Pour revivre l'intégralité du trip ça se passe ici Esc'Alpade Balkanique

jeudi 5 septembre 2013

Contact

Intéressé par un projet similaire, simple curieux ou visiteur de passage, si vous avez besoin de conseils ou d' informations supplémentaires, n'hésitez pas à prendre contact.
Julien_mx14@hotmail.fr

mercredi 12 juin 2013

Epilogue.........

Alta -  Lundi 11 Juin 2013

En parcourant un peu mon blog aujourd’hui je trouve que j’ai été plutôt bavard. Plus qu’au quotidien en tout cas, c’est certain.  Même si je pense que les personnes qui parlent beaucoup ne sont pas forcément celles qui ont le plus de choses à dire. Cette fois promis, c’est la dernière.

Comment jeter un œil dans le rétroviseur à l’aube de rentrer, et d’effacer en quelques milliers de litres de kérosène ces kilomètres chèrement acquis ?

Le meilleur moyen est-il encore sans doute de coucher sur le papier les idées comme elles me viennent, agrémentées de passages et citations de livres qui m’ont accompagné, ou d’émissions entendues. Parfois les choses sont exprimées d’une manière  si belle qu’on ne saurait les dire autrement.

J’aimerai commencer par évoquer ce blog (bien que ce mot ne soit pas très joli), puisque c’est à priori la raison qui fait que vous lisez ces lignes en ce moment même. Exercice particulier pour moi qui n’avait prévu initialement que de mettre quelques petites nouvelles rapides et des photos pour la famille et les proches. Force est de constater que les premiers retours positifs ont eu pour effet de m’encourager à poursuivre. J’avoue, cela n’a pas été toujours facile de s’y tenir ! La fatigue après une journée particulièrement longue, l’absence de prise électrique ou d’internet, une rencontre fortuite, ou tout simplement le manque d’inspiration m’ont parfois incité à y passer moins de temps.

Mais je me suis très vite aperçu que cette ascèse quotidienne était non seulement une belle opportunité de garder une trace du voyage (au même titre que le carnet papier), mais surtout une merveilleuse façon de partager mon quotidien. Car oui, voyage en solitaire et partage ne sont pas antinomiques, mais complémentaires. Tout comme on associe le chaud et le froid, le Yin et le Yang, l’envers et l’endroit….j’ai trouvé mon équilibre entre ces deux façons d’appréhender la route.

Familles, amis, patients, inconnus, visiteurs de passage, vous qui avez laissé des messages ou simples lecteurs je tiens ici à vous remercier chaudement car, d’une certaine façon, vous avez été en partie mon moteur au cours de ce projet (même si mes jambes restent loin devant, désolé). 

Que je les ai apprécié les petits commentaires laissés ça et là, et qui me faisaient persévérer lorsque parfois c’était plus dur, ou au contraire me donnaient des ailes lorsque tout allait bien. Je n’exagère pas en disant que c’était mon dopant le plus puissant, ce qui m’aura valu d’ailleurs un hors forfait assez sympathique ! La data à l’étranger, même épisodique c’est cher, mais au milieu du Finnmark ça marchait pas mal, merci les satellites.

Quel aurait été l’intérêt d’écrire un blog sans avoir de lecteurs ? La simple satisfaction narcissique étant écartée, il reste le partage et c’est là que mon voyage a aussi pris tout son sens. J’ai tenté de retranscrire avec la plus fidèle exactitude les émotions, les sentiments, les pensées que je pouvais ressentir et je me suis surpris à réellement apprécier cet exercice. J’ai toujours bien aimé écrire,  aussi loin que je me souvienne. Par chance c’était sujet libre tous les jours et les sources d’inspiration n’ont pas manqué, c’est le moins que l’on puisse dire. J’espère – et au vu des retours ça semble être le cas – que vous vous êtes autant régalés à lire mes articles que j’ai eu à les écrire. Franchement moi je me suis éclaté !

Sur un plan plus personnel, et même si c’est facile de dire ça maintenant que le but a été atteint, je n’ai jamais douté de la réussite du projet. Certes, tout comme le relief norvégien, il y a eu des hauts et des bas, à la différence près que moi j’ai été beaucoup plus souvent au sommet. Et ce n’était pas gagné, car, lorsque l’on prépare un voyage ou un projet en règle générale, on s’y projette déjà avant le départ, et c’est bien normal. On le rêve, on le fantasme on le vit déjà par procuration et la réalité peut parfois s’avérer différente, ce qui est une source de frustrations possible.

Je n’aurai pas imaginé un seul instant que tout concorde à ce point avec les désirs que j’avais eu au départ. Tout s’est enchaîné comme une machine bien huilée, et la Providence des situations m’a surprise plus d’une fois, je me suis souvent répété que j’avais dû être né sous une bonne étoile. Mais à bien y réfléchir non, ce n’est pas le hasard. En tout cas, ce n’est pas que le hasard j’en suis persuadé. Il y a certains choix que l’on fait, certaines décisions que l’on prend, certains sourires que l’on donne qui modifie parfois le cours d’une journée.
« Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. ». Cette parole fut dite à Santiago par le Roi de Salem, dans l'Alchimiste. Et s’il avait raison ?

Mais au fond, que voulais-je vraiment ? 
Aller au Cap Nord certes, par un moyen noble que représente pour moi le vélo. Pas de triche possible. Ici on se mue par sa propre énergie, on se hisse en haut des cols à la force des mollets, on se mesure au vent et seules les descentes tant appréciées nous offrent un repos salvateur (à condition que le vent ne nous oblige pas à y pédaler là aussi !). Un déplacement à échelle humaine, une vitesse suffisamment rapide pour ne pas être englué dans les paysages mais suffisamment lente pour apprécier les changements qui s’y opèrent.
Aller au bout d’un continent a bien entendu une portée symbolique, les bouts du monde sont toujours chargés d’Histoire. Mais le chemin importe plus que la destination. 

Pourquoi donc aller finalement là où il n’y a rien ? Est-ce là un vain effort ? Je citerai Anne-Laure BOCH dans son ouvrage « Petites considérations sur la montagne et le dépassement de soi » qui traite de l’alpinisme mais qui s’inscrit dans la même approche. Il suffit de remplacer alpinisme par voyage à vélo !

«  L’alpinisme n’est donc pas un vain effort. Au contraire, il porte en lui-même son sens et toute sa récompense. Le sens lui est immanent, interne. Déplacer, un tant soi peu, ses limites physiques et morales est source d’une joie profonde, où la sensation d’accomplissement voisine avec une impression de plénitude et d’harmonie. Plus qu’une impression d’ailleurs, c’est une certitude : en se haussant physiquement sur les sommets, on se hausse moralement sur l’échelle des valeurs dont ils sont le symbole géographique. De là vient sans doute le sentiment de concordance avec le monde, de réconciliation avec le grand tout, qui est la récompense suprême. Ainsi cet effort, que beaucoup jugerait inutile, est en définitive pour moi hors de prix. Car il engage profondément l’être, et la valeur de l’être, réconciliant avec soi-même, avec l’estime que l’on a de soi ». 

J’ai tellement adoré les moments passés seuls, à ne rien faire sinon pédaler et admirer le paysage pour ce qu’il était. Laisser les idées aller et venir, les laisser prendre forme, s’échapper, s’entrechoquer, s’enlacer….. Il y avait parfois comme une forme de « méditation contemplative » qui se suffisait à elle-même, lorsque tout semblait être en harmonie, chaque chose à sa place. Et moi au milieu de ce théâtre à ciel ouvert.
Prendre le temps de perdre son temps…..le laisser filer et avoir la certitude que chaque heure passée était réellement vécue.
Redevenir maître de son temps, de son existence et donc de la qualité de sa vie et de son rapport au monde.
Mettre l’accent sur une certaine lenteur, dans un monde qui va sans cesse de plus en plus vite, au risque de nous dépasser et d’en perdre le sens.

Le temps, l’espace et le silence sont je crois les trésors de nos années futures.

Sensation d’être le roi du monde après huit heures à pédaler, les endorphines sont là et rien ne peut nous arriver…
Parler de méditation est peut-être un grand mot, en tout cas passer du temps avec soi-même et apprendre à se connaître. Sans obligation, sans interférence, sans le regard des autres.

On est d’ailleurs toujours étonné, à posteriori, de ce qu’on s’est révélé capable de faire. Rouler tant de kilomètres, tenir avec un seul litre d’eau, improviser un bivouac peu confortable…
Et pourtant, on a survécu à cela ! Et on s’en est même très bien remis, repartant le jour suivant pour de nouvelles aventures, qui seront l’occasion de pousser les limites un peu plus loin, peut-être.


« Chercher à retrouver une vérité que le monde moderne occulte et mutile sans ménagement. Le but c’est de construire, le temps d’un voyage, un rapport au monde et à soi-même dépouillé de l’artifice qui empreint tous les aspects de la vie moderne »

Les bivouacs par exemple en auront été le témoin. Dans la neige presque, avec de l’eau dans la tente au petit matin, mais aussi face aux fjords, aux étendues infinies, aux reflets des glaciers….je n’aurai pour rien au monde échangé tout ça contre un hôtel cinq étoiles. Ce qui ne signifie pas qu’une nuit dans un bon lit n’a pas été appréciée, au contraire elle le fut doublement.

Retrouver son âme d’enfant, cette curiosité qui la caractérise et s’émerveiller des petites choses. De ces petites choses que nos yeux ne voient plus.  Si proche et pourtant si loin.
Être impatient de découvrir ce qui se cachait derrière le prochain virage, la prochaine montagne, le prochain pont sans jamais être rassasié.

Il y a forcément une sensibilité accrue qui se développe à être dehors en permanence. Les éléments auxquels on est confrontés balayent la carapace qui nous protège en des temps ordinaires. Les émotions sont à fleur de peau.

C’est aussi en cela que les rencontres s’en trouvent facilitées. Sans artifice, on va plus facilement à l’essentiel. Et en allant à l’essentiel, souvent on se comprend mieux. Je n’aurai pas pensé rencontrer autant de personnes sur ma route. Des dizaines de mains tendues, l’espace d’une minute, d’une heure, d’une soirée ou d’une journée. Des inconnus dont la porte m’a été d’emblée grande ouverte, réchauffant le cœur sans refroidir la pièce. Des kilomètres partagés spontanément, des conseils glissés entre deux virages, un morceau de pomme de la main à la main, un thé chaud, un sandwich…c’est le plus beau des cadeaux. L’envie aussi de renvoyer l’ascenseur.

Comment après tout ça ne pas avoir une confiance inébranlable dans l’avenir ?

Je ne suis pas naïf, loin de là, et il est évident que le quotidien va très vite reprendre ses droits et avec lui les habitudes qui vont avec. Mais je pense qu’il est possible d’essayer de garder certaines valeurs, un certain cap de vie comme j’ai essayé de le faire avant même ce voyage.
On ne peut pas tout vivre, il faut vivre l’essentiel, et chacun de nous à son essentiel.

« Nous sommes continuellement en train d’immerger de notre passé, nous sommes continuellement en train de nous révéler à nous-mêmes, de nous réinventer. Nous sommes toujours en train de naître, toujours en chemin, toujours inachevés.

Nous sentir vivre, nous sentir pleinement conscient, ressentir des émotions, plonger dans nos souvenirs, nous projeter dans l’avenir, vivre des expériences imaginaires, voyager mentalement à travers l’espace et le temps, laisser notre esprit vagabonder, rêver, réfléchir, penser, méditer, créer. Avec en permanence cette sensation, cette certitude que c’est de nous qu’il s’agit "

Ce voyage m’a apporté beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé je pense, au-delà de mes espérances. J’en reviens serein, pas du tout triste que tout cela soit terminé bien au contraire. D’autres projets viendront sans doute, c’est ce qui fait avancer dans la vie. A deux ? Je l'espère...

S’il y avait un petit message à faire passer, alors ça serait celui-là : vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie les yeux ouverts. Se lancer, oser, entreprendre, se montrer toujours curieux, aller de l’avant, et voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

Nous avons tous notre Légende Personnelle, enfouie au plus profond de nous, et je crois qu’il n’y a pas d’âge pour la réaliser.
Devenir ce que nous sommes. Devenir le poète de notre propre existence.


«Et si le voyage à vélo était un luxe. Le pendant libre de notre monde réglementé. Le pendant spirituel de notre monde matérialiste. Le pendant généreux de notre monde utilitariste. Le pendant excitant de notre monde ennuyeux.
Moi-même, je suis parti à l’assaut des montagnes en croyant naïvement que j’allais conquérir le monde. Et c’est mon propre monde intérieur qui s’est révélé au bout de cette quête. La tentation de la toute-puissance a sombré au passage. Ne s’en plaindront que ceux qui n’ont pas ressenti cette euphorie des cimes qui est la plus belle des récompenses. »

Ju 
















Parcours détaillé

Sur demande par mail

lundi 10 juin 2013

Lendemain de fête

Lundi 10 juin 2013  -  Nordkapp

Comme souvent les lendemains de fêtes, les réveils sont difficiles. Je dois attendre jusqu'à mercredi mon avion à Alta alors j'ai décidé de rester ici aujourd'hui. C'est chauffé, j'ai à manger, Internet, et les hôtesses sont toutes plus jolies les unes que les autres ! Surtout une... Sans doute des étudiantes, venant de différents pays. Faut que j'arrête, ça va finir par tourner à l'obsession...

Le temps est beaucoup plus dégagé aujourd'hui. D'où je suis je vois le Globe et la mer, c'est beau quand même. Malgré tout, je n'ai pas eu envie de refaire les photos. C'est vrai quoi, est-ce qu'on refait l'arrivée d'une étape car  il y avait du brouillard en haut ? Non. Alors c'était ainsi et ça le restera.

J'ai revu Edzard, il a tenu à me payer le petit-déjeuner à nouveau. J'ai appris qu'il avait construit son voilier pendant 3 ans. Tout seul, de lui-même. Pur autodidacte. Admiratif que j'étais !
Il veut faire le tour du monde avec ce voilier, avec sa femme. Il a le temps m'a t-il dit. Peut-être à 80 ans....
Alors, avec un bout de corde il m'a montré des nœuds de marin pendant une heure. Complicité malicieuse...
Bon vent Edzard, et merci pour tout.

Il y a par contre énormément de monde, beaucoup plus qu'hier et c'est une impression qui me met assez mal à l'aise. Des dizaines de bus arrivent sur le site et "dégueulent" leurs touristes, qui s'avancent comme en territoire conquis, tablette, Iphone, appareil-photo à la main en courant de partout. Clic-clac 2 temps 3 mouvements, on s'est pris en photo, vite on repart, faudrait quand même acheter un pin's pour le gamin et avoir son certificat de passage......
Bienvenue dans l'hyper-consommation, je prends, je jette et j'en redemande.... pourquoi le tourisme en serait l'exception ?

Sans parler des Français qui ne font aucun effort pour parler anglais : "Bonjour je voudrais un café s'il vous-plaît ? " et de répéter, sous l'incrédulité du serveur " Bon-jour je vou-drais un ca-fé s'il-vous-plaît" en décomposant exagérément et en parlant plus fort. Comme si il allait mieux comprendre...

Le spectacle n'était pas reluisant ce matin. Un condensé de personnes grabataires, irrespectueuses pour certaines, qui se poussent pour boire du champagne et manger des petits-fours au bar sous le regard de leur accompagnateur.....
Tout est mâché, digéré, planifié...
Tableau idyllique.... une autre façon d'appréhender le monde......certains y prennent du plaisir.
C'est au moins l'essentiel.
Une autre vague va sans doute déferler avec le prochain arrivage de bus.
Raz-de-marée, vite...vite...aux abris.

Ce n'est pas mon voyage, ce n'est plus mon voyage.

 Il fallait bien pousser un petit coup de gueule non ?

Promis c'est le dernier. Forcément car c'est le dernier article. Concernant le voyage en lui-même en tout cas.
Un épilogue devrait suivre prochainement, il me reste deux trois choses à dire...

Un bus pour Alta part d'Honninsvag demain matin à 6h40. Je pense me faire un dernier ride de nuit pour les 30 kilomètres du retour. Genre partir à 3h du mat', ça serait kiffant.

Arrivée Alta 10h40, sans doute camping pour me poser et laver les affaires et préparer mon vélo et les bagages, puis  aéroport et retour mercredi aprèm.


71° 10′ 21″ North. Nordk(l)app de fin.





Nordkapp, last and perfect day...

 Le curseur clignote depuis trop longtemps sur la page blanche. On est lundi 10 Juin et je n'ai pas très envie d'écrire les articles qui vont suivre. Ou plutôt je ne sais pas comment m'y prendre. Un point final est toujours difficile à poser. Une histoire a toujours une fin. Alors je m'y risque.

J49  Samedi 8 Juin 2013  Alta - Bord du fjord après Olderfjord  129 km

Contrairement à mes prévisions de la veille je ne parviens pas à décoller de bonne heure ce matin. Une petite pluie temporaire et le petit-déjeuner avec un motard allemand en sont en partie responsable.
10h, je rejoins le centre d'Alta et j'en profite pour repérer l'aéroport pour mercredi. Par la même occasion, je m'arrête dans un magasin de vélos pour leur demander simplement de me mettre un carton de côté pour mon vol en avion. Pas de souci pour eux, je passerai le prendre à mon retour ici.



Il fait gris mais bon, la route chemine le long du fjord avant de serpenter lentement, je m'élève petit à petit du niveau de la mer, ça y est les derniers villages sont derrière moi. Progressivement la végétation change sensiblement, les arbres se font plus rares.
Puis d'un coup les perspectives s'ouvrent, la vue se dégage devant moi. Je roule sur les hauts plateaux du Sennalandet. Des longues lignes droites de 20 à 30 kilomètres à perte de vue, la ligne jaune au milieu comme seule démarcation. Rien aux alentours. Pas âme qui vive, aucun village.

C'est une sensation étrange et particulière que d'évoluer ici. L'impression d'évoluer vers un horizon immobile malgré les efforts déployés, malgré les coups de pédales volontaires, malgré l'objectif qui se rapproche. J'ai tant voulu éprouver ce genre de sensations que ça m'en donne des frissons.
Les premières indications du Nordkapp font leur apparition.





Il y a un peu de trafic en ce samedi, beaucoup d'Allemands et de Norvégiens bien sûr, mais je pense que les Français complètent le podium. Des Suédois, Russes, Finlandais, Autrichiens...ça vient d'un peu partout. Certains me doublent de trop près, je rouspète et fait de grands signes dans le vent....ils sont déjà bien loin.
Je croise même un suisse, sur un petit tracteur, qui tracte une roulotte en bois à 15 km/h. Complètement incroyable !

Je m'imagine la vie ici en hiver, les quantités de neige incroyable qu'il doit y avoir et la dureté de la vie dans ces contrées désertiques. Qui vit ici ? Comment ? Que font-ils ? C'est un vrai mystère à mes yeux et m' inventer la vie de ces Samis (aussi appelés Lapons mais de façon plus péjorative) est un jeu fascinant. Les motoneiges remplacent les voitures, les tipis se détachent du paysage.....

Etrange....







 Après de looooongues heures, j’atteins Skaidi où j'en profite pour me ravitailler dans l'unique station service qui fait tout. Il est 18h, le vent m'épuise depuis ce matin, j'ai envie de dormir là tout de suite. Les trop peu nombreuses heures de sommeil commencent à compter je crois. Je me pose un peu sur un banc, mange un morceau et me force à repartir. Si je veux y être demain il faudrait que je roule encore 30/40 km ce soir. J'arrive à me mobiliser et avance, bêtement ai-je envie de dire. Je baille sur le vélo, grapille kilomètre par kilomètre, et tente de faire voyager mon esprit avant moi, en éclaireur. Olderfjord se dessine, il y a un camping où il serait tentant de s'arrêter. je me mets des œillères imaginaires pour ne pas le voir.

Virement de bord, à droite toute le long du fjord Porsangen et le vent me saisit violemment. Je suis à 6/8 km/h lorsqu'il est parfaitement de face, les efforts sont vains. Je ne sais comment va évoluer le relief et si je trouverai un endroit où me poser.

21h, 130 km, je plante la tente comme je peux avec des cailloux sur ce sol dur à quelques kilomètres de l'eau. Je n'ai pas faim, juste sommeil....je me glisse tel quel dans mon sac de couchage et plonge en rêvant que le vent tourne pour demain.


J 50  Dimanche 9 juin   Même bord de fjord - Nordkapp   124,5 km

1h30 du matin je suis réveillé.....je regarde deux fois ma montre....ce n'est pas possible. Je viens à peine de dormir 3h et déjà Morphée ne veut plus de moi. Pas de doute, mes cycles sont perturbés ! Je me rendors un peu, mi veille-mi sommeil. C'est comme pour les veilles de courses, l'adrénaline est tellement là qu'il n'y a pas besoin de réveil.

7h je décolle, le temps est clément et le vent semble s'être assagi il faut réellement en profiter. Je fais un brin de toilette (ce qui signifie un coup d'eau sur le visage soyons précis ! ) et le plein des bidons à côté d'un magasin de souvenirs qui n'est plus utilisé et que m'avait conseillé Anthony, un cyclo hongrois il y a de ça plus de 300 km. C'est marrant !



Alors que je repars, un cyclo Polonais vient me voir. Il est parti depuis un mois, revient du Nordkapp et repart vers la Finlande, la Russie, la Géorgie, les Balkans, la Roumanie....pour 5 à 6 mois. C'est un habitué des voyages au long cours, encore une fois dans ce genre de rencontres le contact s'établit facilement. Je suis donc invité à rouler chez lui en Pologne un de ces jours ;)  Bon vent l'ami.


 Alors que nous bavardions, un autre cycliste est passé, vers le Nord comme moi. Je me dépêche et le rattrape. C'est un allemand qui est parti depuis 1 mois de Brême. Je lui demande si ça le dérange que nous faisions un bout de route ensemble. Pas le moins du monde ! Edzard a 69 ans et sans le savoir nous allons rouler 80 km ensemble.
Ce partage de la route a littéralement illuminé ma dernière journée. Edzard a travaillé pendant 10 ans comme officier nautique sur des bateaux, et depuis qu'il est en retraite voyage en vélo régulièrement. Et on peut dire qu'il a la condition. Mis à part dans les côtes, nos rythmes sont sensiblement équivalents et les kilomètres défilent. Il parle super bien anglais, toujours avec le sourire, plein de petites anecdotes, c'est un régal !





Tandis que nous nous arrêtons manger, il me crie "Look look !", il y a un dauphin qui fait des ronds sur le bord du fjord. Nous l'apercevrons une ou deux fois encore. Génial.
La route continue, Edzard me chante "Frère Jacques" à tue-tête dans un tunnel, j'explose de rires. Nous pénétrons sur Nordkapp Kommune, soit l'équivalent de notre canton, en plus étendu.









Puis le gros morceau arrive, j'ai nommé le Nordkapptunnelen. Il est un peu au Cap Nord pour les cyclos ce que le Cirque de la Solitude est au GR20 pour les trekkeurs. Un petit mythe ;)


Imaginez, une ligne droite de 6,8 km complètement rectiligne qui descend 212 mètres sous la mer. 3 km de descente à 9%, 800m de plat, 3 km de montée à 9%.

Lumière, frontale, gants...tout est ok nous voilà parés ! Sa lumière avant étant défaillante nous franchissons les tunnels ensemble, moi en premier. La descente est assez vertigineuse, il faut faire super gaffe car évidemment la chaussée est trempée, c'est la pénombre malgré l'éclairage et il fait très froid. Ne pas prendre trop de vitesse surtout. Il y a aussi des turbines qui envoient de l'air et produisent un son phénoménal, puisque ça résonne de partout. Il est impossible de savoir de quel côté viennent les voitures.

J'ai eu l'impression sur la partie plane d'être un petit moineau au bout de la piste 17 de l'aéroport Roissy - Charles de Gaulle, avant le décollage du Boeing 747 en partance pour New-York. Soit pas grand chose ! Les jambes un peu congelées, la montée les réchauffent vite et finalement une demie-heure après notre entrée on voit la lumière du jour.

Non mais en vrai, c'est comme le GR 20, c'est un passage qui peut être impressionnant, mais si on ne le prend pas en dilettante, ça passe tout seul !

Peu après la sortie, je me change, Edzard part un peu devant. Et là les amis, le moment tant attendu arriva. Il m'aura fallu attendre 50 jours et 4820 kilomètres, pas moins pour que je croise enfin "ma" première norvégienne, jeune, sportive, solitaire et en vélo. Après réflexion, c'est vrai qu'il y avait beaucoup de critères !
Elle se faisait un peu de souci pour le tunnel, je l'ai rassuré comme je l'ai pu. Elle allait tout au Sud de la Norvège, j'ai "failli" faire demi-tour et l'accompagner....mais j'ai été raisonnable ;)


Ensuite, nous sommes arrivés à Honninsvag et j'en ai profité pour me ravitailler. Edzard s'arrêtait là et préférait aller au Cap Nord demain. Il m'a payé un chocolat chaud et offert un porte-clé de marin, merci !


Il ne me restait plus que les 30 derniers kilomètres. Un dernier baroud d'honneur où je vais en profiter pour faire le pitre sur les pancartes au fil de ma progression...



C'est en fait une vraie étape de montagne. La route n'en finit pas de monter raide, puis redescendre tout aussi sec et ainsi de suite. Tout le monde klaxonne, fait des signes, s'arrête pour m'encourager.....c'est trop bon. Soudain le brouillard surgit, la température s'abaisse il fait 5°C, ça caille, on ne voit pas à 100m. Je m'imagine dans une étape du Tour des grands jours, là où les conditions sont difficiles.


J'avance avec l'énergie du désespoir, le vent de côté m'envoyant plusieurs fois sur le bas-côté de la route. sentiment bizarre de vouloir y arriver le plus vite possible et en même temps vouloir que ça se prolonge indéfiniment. Au bout du nuage, c'est la fin.

Après une ultime rampe, je vois enfin le panneau. " Putain mec, ça y est t'es au Cap Nord ! "


Je me dirige vers le péage (faramineux, le droit d'accès au site coûte l'équivalent de 35 euros, honteux ! ) prêt à payer malgré tout. Au bout du rouleau, crevé, le gars dans sa guérite me demande d'où je viens etc...et me dis "t'as fais un long voyage pour venir jusqu'ici aujourd'hui, c'est gratuit pour toi ! "
Je pense que c'est un peu la coutume pour les cyclos...


J'avance plein d'émotion, fendant le brouillard, tendu vers le seul objectif qui m'importe : voir le globe. Et le brouillard épais ne m'empêche pas d'être bien chamboulé quand j'arrive à ses pieds.
Brrrr y'a pas à dire ça fait quelque chose........
Il n'y a quasiment personne, la visibilité est quasi nulle, je prends quelques minutes pour moi pour me remémorer tout le chemin parcouru pour être ici, maintenant.

Alors, un gars me donne une tape sur l'épaule et me dit 'You did it man ! ". C'est un allemand, qui avec sa femme me voit depuis plusieurs jours sur la route et m'ont reconnu. Ils me félicitent et on fait les photos d'usage. Tant pis pour le temps, je veux les faire avec les émotions de l'instant.

Ce moment là est unique. Et il est à moi.


Noémie, tu peux dire à ta grand-mère que son drapeau a fait un joli voyage !



Puis tout se précipite un peu, Reynhold fait des photos avec son appareil qu'il m'enverra, je mange un peu, me change vite au chaud et profite de l'immense centre où l'on trouve une poste, une boutique de souvenirs, des expos, des restaurants.....

Je peux le dire, ce soir j'étais un peu fier de moi c'est vrai :)

Je plante la tente en contre bas du parking des campings-cars, demain j'ai prévu de rester ici.

Ju

dimanche 9 juin 2013

Dimanche 9 Juin, 18h14, bien arrivé au Cap Nord. Put*** je réalise pas encore ! Des news dans la soirée.

vendredi 7 juin 2013

Alta la vista baby !

J47  Jeudi 6 Juin 2013   Djupvik - Burfjord  100 km

J'ai été réveillé par mon réveil, incroyable ! Et je me suis rendormi, encore plus incroyable !! Il faut croire que j'en avais besoin.
10h quand je décolle....c'était plus arrivé depuis longtemps et le soleil est déjà haut.
Il fait juste un temps incroyable, le soleil brille comme c'est pas permis. Tous les Norvégiens que je rencontre me disent qu'ils n'ont jamais vu ça, autant de jours de beaux temps d'affilée. Hallelujah !

La route suit tantôt le fjord, tantôt s'en éloigne. Et qui dit s'éloigner du fjord ou en rejoindre un autre dit une bonne côte. Depuis mon arrivée en Norvège la route n'est quasiment jamais plate. 3 km de montée, 2 de descente puis 500m de plat puis 1km de descente puis 2 de montée puis 1,5 de plat puis 1 de montée puis 2 de descente....Et c'est comme ça tous les jours, c'est très épuisant à la longue car ça ne laisse aucun répit, il faut toujours relancer, choisir le bon rapport de vitesse, changer de rythme, s'assoir, se mettre en danseuse, enlever un v^tement puis le remettre plus loin...
Le relief de la Norvège a des tendances bipolaires, il varie constamment de haut en bas sans jamais se stabiliser. On dirait l'électroencéphalogramme d'un junkie sous ectasy. Je roule sur ses courbes à longueur de journées, c'est éreintant.

Finalement, je finis par me poser à l'écart de la route en haut d'un col sur une végétation bizarre, très rase et vivace.



Quand soudain.....
Ils sont là ! Ils sont revenus !

Des dizaines de moustiques se ruent sur moi tandis que je me prépare à manger. Ces putain de bestioles commencent à me piquer les jambes et les bras. Bien qu'il fasse chaud je dois mettre la polaire et un pantalon long. Mais leur détermination outrepasse ces subterfuges et ils continuent de mettre à mal ma patience. C'est vraiment le truc qui me fait péter les plombs super vite. J'en tue un, trois reviennent. Impossible de lutter ils sont plus forts. Je me réfugie donc manger dans la tente, en innovant une technique pour ouvrir la porte sans qu'ils ne rentrent ce qui me vaut de me prendre les pieds dans l'ouverture et de réduire en miette mon paquet de gâteaux Gjende.



Mais je tiens ma revanche. Je les vois agglutinés contre la moustiquaire, si proche de moi mais pourtant hors d'atteinte. A leur frénésie je réponds par une méthode de non-violence, ce qui me procure une immense joie. Je les mets à l'épreuve de leur patience, de leur réelle envie de me sucer le sang. Allez-y satanées bestioles, vous pouvez attendre encore et encore, je ne sortirai pas avant un long moment....
Ces insectes n'ont aucune utilité sur terre et ne mériteraient pas d'exister. Je les hais :)
Voilà, c'est dit !

Demain je serai à Alta, youhou !!

J48   Vendredi 7 Juin    Burfjord - Alta  112 km

Pas de temps à perdre, ces petits cons de moustiques ont attendu toute la nuit et ont même appelé du renfort. Vite je me casse le plus rapidement possible, le petit -déj attendra.
Parfois il me prend de faire des jeux débiles. Ce matin c'était "Allez Ju, tu n'as le droit de t'arrêter prendre ton petit-déj que quand tu verras une aire de repos avec une table de pique-nique ". Pourquoi ? Aucune idée vraiment. C'est bête ? Oui j'en suis conscient.
Bon ben ce matin, la première table de pique-nique est arrivée après 37 km.....je commençais à avoir faim :)

Et il aura fallu 70 km avant de traverser mon premier vrai village avec un magasin de nourriture, avec un magasin tout court en fait.
Heureusement, j'ai mangé en très bonne compagnie...

Ça me paraît une bonne idée !


Mais dans la vie, il faut faire des choix....

Sorry Kristin...

Je suis passé dans le Finnmark, la province la moins peuplée de Norvège et aussi la plus pauvre. Grand comme la Belgique mais seulement 75 000 habitants et des millions de moustiques, chouette !

J'ai longé l'Altafjord, c'était beau et il y a eu du plat sur 15 km, dommage que je n'avais pas de champagne sinon j'aurai trinqué avec lui...


Il est parti, du coup j'étais triste...



Le Finnmark c'est le pays des Samis, le peuple autochtone de Norvège. Bon je n'en ai pas vu beaucoup mais ils vendent des peaux de rennes et des choses artisanales sur le bord de la route.


Je fais toujours énormément de rencontres, plus ou moins éphémères et qu'il serait trop long et fastidieux d'énumérer ici. Mais il règne une ambiance un peu particulière. il faut savoir qu'il n'y a désormais plus qu'une seule route ici, la E6 que tout le monde est obligé d'emprunter. Et hormis les locaux, la plupart des gens vont tous à la même destination. Alors depuis 2/3 jours, je vois de plus en plus de cyclos, de motards, et de campings-cars qui convergent au même endroit, c'est grisant. Une sorte de Route 66 ?!
Beaucoup de campings-cars français.....et ce soir au camping un gars d'Annecy en moto !

Les noms des villages sont parfois écrits en 3 langues : norvégien, sami et finnois.



Ici c'est le Far West, ou plutôt le Far North !


Alta-laska ?






Alta encore des jambes ??
Oui il m'en reste, je dois attendre 60 km pour qu'elles fonctionnent parfaitement ; avant elles sont un peu lourdes mais c'est relatif.
Du coup plus que 237 km les amis, à faire en 2 étapes. Pourquoi en 2 et pas en 3 ? Parce que ! Et demain il paraît que ça grimpe encore pas mal, alors l'objectif c'est de faire une dernière grosse étape pour se rapprocher un max du cap Nord et pouvoir y aller sans "trop" speeder dimanche. Le temps risque de se gâter un peu...mince....

Ah oui demain y'a absolument rien pendant 110 km, la carte est vierge de tout village ou quoi que ce soit...ça va être marrant.
J'ai jamais été aussi près du but alors go, en avant toute !
Pas sûr d'avoir une connexion avant là-haut, et si je suis pas happé par l'immense tunnel qui descend 212 m sous la mer et qui fait peur à tous les cyclos à 30 km du Cap Nord, je devrai voir le globe dimanche.
Je croise les doigts, même si pour rouler c'est pas évident.
Bon we à tous.
Ju

Mer agitée !

J45 - Mardi 4 Juin 2013    Andenes - Gryllefjhord - Finnsnes  83 km

C'est donc sur le canapé de la salle commune que j'ai passé la nuit, préférant laisser ma tente à sécher. Petit déjeuner en compagnie de Greta et Elias, le couple du Var. j'apprends que Greta va fêter ses 69 ans au Cap Nord ! Chapeau, il ne doit pas y avoir beaucoup de femmes qui pédalent encore comme elle sur les routes d'Europe.

On prend le bateau ensemble, et la traversée durant 1h40, je me dis que ça va me permettre d'écrire mes cartes postales...grossière erreur !! C'est comme lire en voiture en montagne. Je n'ai pas senti direct que la mer était agitée, mais mon ventre lui si. Surtout après ce copieux petit-déj....
J'essaye toutes les positions, toutes les stratégies (fixer un point au loin, fermer les yeux...) et c'est finalement allongé sur le dos que ça passera le mieux.

C'est nauséeux que je débarque sur l'île de Senja, et je garderai cette mauvaise sensation toute la journée. Buurp !

Je laisse mes compères qui ont un rythme plus tranquille, mais en théorie on devrait se retrouver le soir à Finnsnes, il n'y a pas 50 campings. La traversée de l'île se passe bien, rien de particulier à signaler.



En arrivant, assez tôt dans l'après-midi, j'en profite pour repérer le lieu d'embarquement pour demain matin. Le camping, excentré de la ville, s'avère assez miteux. Mais bon, pas trop d'autres alternatives. Il n'y a personne, les douches sont fermées....j'attends avant de monter la tente car c'est mal barré l'affaire.

Et tandis que je fais la sieste, le gérant arrive et m'ouvre les douches et me dis que c'est 50 NOK, donc pas cher du tout. Allez vendu !

Entre temps, du monde est un peu arrivé et un gars prend mon vélo en photo, on commence à discuter. Il s'agit d'un gars d'Oslo qui est là en déplacement pro, et avec son associé un italien. Il se trouve que Cristian l'italien parle aussi français, et Øystein le comprend un petit peu.
Ils installent des cabines de peintures pour voitures à travers toute la Norvège, et viennent d'arriver dans un nouveau chantier.
Spontanément, ils m'invitent à partager "la pasta" que Cristian prépare dans leur petite cabane en bois tout confort. Trop cool, merci les gars ! On en profite pour regarder le JT local et la météo avec les traductions en simultanées, c'est bien pratique. D'un camping miteux, on en arrive à une soirée bien sympa !
Point de Greta et Elias par contre, ils ont du s'arrêter plus tôt...




J46  Mercredi 5 Juin 2013  Finnsnes - Tromsø - Djupvik   102 km

Encore un bateau, un express cette fois pour rallier Tromsø, et le moins que l'on puisse dire c'est que ça dépote. C'est bien simple si on ne regarde pas dehors on se croirait dans une voiture sur l'autoroute c'est impressionnant. Ça change d'hier !
J'arrive vers les 10h et j'en profite pour flâner un peu dans cette ville étudiante qui s'étire tout en longueur, et vers midi je prend la route. 












Très vite un cyclo de 65 ans me rejoint et on fait un bout de chemin ensemble, il est de retour d'une semaine de vélo à Majorque et membre du club de Tromsø. On parle notamment du Dauphiné et de Thor Hushovd et d'Edvald Boasson Hagen forcément !

J'ai encore deux ferrys à prendre, les derniers yes !! Il faudrait que je calcule mais j'en ai pris un nombre assez incroyable. Juste en arrivant pour le premier, je tombe sur un spot de kitesurf inattendu mais superbe. Les conditions de vent ont l'air top, ça donne carrément envie d'enfiler la combi et d'essayer.





 Puis j'accoste du dernier ferry, et on m'a dit qu'il y avait un petit camping...je tourne mais rien à l'horizon. Je demande à des gens qui habitent ici. Ils me disent que non mais que 3 km plus loin selon la femme, 7/ selon le mari, dans le prochain village il y aurait quelque chose, mais pas sûr, enfin on ne sait pas trop..

Résultat après 15 km je n'ai toujours pas vu le moindre village (comment des gens qui habitent ici peuvent estimer que le prochain village est à 3km alors que c'est au moins 17/18 ?? Je trouve ça fou...), et je n'ai pas d'eau.
Mais le coin est superbe et un gars assis sur sa rambarde me fait un petit signe amical. Tiens il à l'air sympa je vais lui demander de l'eau. Finalement il me dit que si je veux je peux rester pour la nuit à côté de sa cabane de pêche, il me dit qu'il part courir une heure mais que je peux m'installer tranquillement.

A son retour, j'apprends que Tor est aussi kiné !! Enorme coïncidence, cette fois la boucle est bouclée. Il m'invite à prendre une douche chez lui, puis le thé, de la pastèque, et on finit par parler de ski de rando et à se montrer nos photos et nos sorties sur Facebook. J'adore ce genre de rencontre complètement inattendue, et au bout d'une heure t'as trop l'impression de connaître la personne depuis longtemps. 

Le spot est vraiment top !





Parmi les petites anecdotes marrantes de ces derniers jours est que beaucoup de noms d'entreprises, de magasins, de façades comportent les noms Polar, Nordic, Arctic, c'est assez amusant.



Sinon j'ai "réussi" à prendre un ferry gratuitement, c'est mon 3è au total. Personne n'est venu alors... 

J'ai cassé ma cuillère/fourchette 2 en 1 et dans les quelques magasins que j'ai fais impossible d'en trouver à l'unité en métal, et seulement par 20 en plastique. J'ai donc demandé à un vendeur, qui est allé me dépanner en en prenant dans la cuisine des employés. Cool, c'est plus pratique pour manger mon yaourt TINE à la vanille le matin.

Enfin, pour varier j'avais vu des cerises dont le prix m'a direct attiré  16,70 NOK/hg,  soit environ 2,30 euros/kg, waouhh je me dis que c'est vraiment pas cher, c'est tellement rare, profitons-en ! Et, au moment de passer à la caisse, je trouve que l'addition est élevée pour ce que j'ai commandé...bizarre bizarre....et bien la prochaine je saurai qu'ici ils mettent non pas le prix au kilo, mais au 100g. hg = 100g..... J'avais pris un paquet de 700 grammes....les cerises les plus chères de toute ma vie..... 

Allez demain je pédalerai en direction d'Alta.
Bises les loulous,
Ju